Comment évaluer une bonne rétrocession pour un dentiste salarié ?

Lorsqu’un dentiste choisit d’exercer en salariat dans un centre de santé, une clinique ou une structure privée, son salaire est basé sur un système de rétrocession d’honoraires. Mais qu’est-ce qu’une bonne rétrocession ? Comment évaluer si l’offre est juste et compétitive ?

Dans cet article, nous allons analyser les critères clés pour déterminer si une rétrocession est avantageuse et quelles attentes avoir en fonction du profil du dentiste.

1. Qu’est-ce que la rétrocession d’honoraires pour un dentiste salarié ?

Les dentistes salariés exerçant dans un établissement ne facturent pas eux-mêmes leurs patients.

C’est l’employeur (centre dentaire, clinique, hôpital privé) qui perçoit les honoraires et en reverse une partie au praticien sous forme de rétrocession, qui correspond au salaire brut du dentiste.

Comment est calculée la rétrocession ?

La plupart des établissements appliquent un pourcentage du chiffre d’affaires (CA) généré par le dentiste.

Exemple concret :
Un dentiste réalise 30 000 € de CA par mois pour son établissement.
L’employeur applique une rétrocession de 30 %.
Salaire brut perçu = 9 000 € brut/mois.

Ce pourcentage peut varier entre 25 % et 35 % selon les contrats et les établissements.

2. Quelle est une bonne rétrocession pour un dentiste salarié ?

Une bonne rétrocession dépend de plusieurs critères.

1. Le pourcentage de rétrocession

En général, une rétrocession compétitive se situe entre 28 % et 32 % du chiffre d’affaires généré.

  • Moins de 25 % : Arnaque - Fuyez
  • À partir de 28 % : rémunération pour un profil junior post-thèse
  • Entre 30 % et 32 % : bon équilibre entre rémunération et avantages du salariat
  • Au-delà de 32 % : rétrocession très attractive, mais rare en structure salariée

2. Les charges et avantages inclus dans le contrat

Un salaire brut élevé ne fait pas tout. Il faut aussi regarder les charges déduites et les avantages sociaux proposés.

Les meilleurs contrats de salariat offrent :

  • Une mutuelle d’entreprise
  • Une prise en charge des cotisations retraite et chômage
  • Des congés payés rémunérés (5 semaines)
  • Une prévoyance santé et un plan d’épargne entreprise

Si un établissement propose une rétrocession plus faible mais avec de nombreux avantages sociaux, le revenu net final peut être plus intéressant.

3. L’environnement de travail

Certaines structures imposent un rythme de travail intense, avec une forte pression sur la rentabilité.

Une rétrocession élevée n’a de valeur que si elle est associée à des conditions de travail raisonnables.

Questions à se poser :

  • Y a-t-il un objectif de productivité imposé ?
  • Le matériel et l’assistante dentaire sont-ils fournis ?
  • Les rendez-vous sont-ils bien organisés pour éviter un surmenage ?

Un taux de rétrocession élevé avec une charge de travail excessive peut finalement être moins avantageux qu’un taux légèrement inférieur avec une organisation plus fluide.

3. Quelle rétrocession espérer en fonction du profil ?

Le pourcentage de rétrocession dépend aussi de l’expérience et du niveau d’expertise du praticien. Voici à quoi s’attendre selon le profil.

Jeune diplômé (0 à 2 ans d’expérience)

  • Rétrocession attendue : entre 27 % et 29 % du CA
  • Pourquoi ? : Peu d’expérience, besoin de se former, supervision éventuelle par un praticien plus senior.
  • Conseil : Privilégier un poste avec une bonne organisation et un accompagnement plutôt que de chercher la rétrocession la plus élevée immédiatement.

Dentiste avec 3 à 5 ans d’expérience

  • Rétrocession attendue : 30 % du CA (voire légèrement plus en fonction de la bonne santé financière de l’établissement)
  • Pourquoi ? : Plus autonome, meilleure maîtrise des actes, plus de rapidité et d’efficacité.
  • Conseil : Négocier la rétrocession en fonction de son rendement et du volume d’actes réalisés.

Dentiste expérimenté (plus de 5 ans)

  • Rétrocession attendue : entre 32 % et 35 % du CA
  • Pourquoi ? : Forte expertise, fidélisation de la patientèle, efficacité accrue.
  • Conseil : À ce niveau, on peut exiger des conditions de travail optimales (matériel de qualité, assistante dédiée, planning adapté).

4. Astuce de négociation

Si vous souhaitez obtenir une meilleure rétrocession, voici quelques leviers de négociation :

  • Votre expérience et spécialisation : plus vous avez d’expérience et de compétences spécifiques (implantologie, chirurgie, orthodontie…), plus votre valeur est élevée – nous parlerons des spécialités dans un prochain post.
  • Le volume d’actes réalisés : si vous êtes très productif et avez une forte demande, vous pouvez justifier un taux plus élevé.
  • Le type d’établissement : certaines structures (cliniques privées, groupes dentaires) offrent des conditions plus avantageuses que d’autres.
  • Comparer plusieurs offres : ne signez pas la première offre venue ! Faites jouer la concurrence pour obtenir les meilleures conditions.